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Arrêter le sucre : pourquoi ? Comment ?

Suis-je drogué au sucre ?

Presque tout le monde est touché ! À moins d'être crudivore ou de faire extrêmement attention, tout le monde consomme du sucre ajouté, parfois sans le savoir… Les industriels se sont tellement passé le mot que d'innombrables produits contiennent maintenant une dose de sucre. Même les bios, équitable et autres. Quels sont les symptomes d'une consommation exxessive de sucre ?

  • la fatigue chronique s'installe et on n'a plus d'énergie, d'enthousiasme, comme une déprime chronique. Ça fait penser au symptôme d'amotivation des fumeurs quotidiens de cannabis : ils n'ont plus rien envie de faire sauf de se fumer encore un joint. Inutile de manger des quantités énormes de sucre pour être dans ce cas là : des quantités moyennes mais répétitives de sucre ajouté sont suffisantes pour fatiguer notre corps.
  • on a généralement un coup de barre à 11h et 16h, se traduisant par une fatigue, un "petit creux", une fringale. Ceci indique une hypoglycémie (vers 11h et 16h) en réponse à l'hyperglycémie dûe aux repas du matin et de midi : ces repas sont trop sucrés, que ce soit du sucre rapide ou du sucre dit lent qui, coupé en petit bouts donne du sucre rapide. Le corps envoient de l'insuline à l'origine d'une hypoglycémie. Plus ces coups de barre sont récurrents et importants, plus on peut suspecter que notre pancréas est en stade pré-diabétique. Notre corps nous alerte : à nous de l'écouter ou pas. En tous les cas, on sait ce qui nous attend au tournant : diabète et maladie cardio-vasculaire. Être fatigué après un repas n'est pas normal : notre corps nous indique une sur-consommation quantitative et/ou qualitative.
  • quand on a du sucre, on ne peut plus s'arrêter d'en ingurgiter avant de l'avoir fini, que ce soit des gâteaux dont on finit le paquet, du chocolat "au lait" (en fait au sucre plus qu'au lait, ouvrez les yeux) dont on finit la tablette, des fruits secs aussi parfois… On ne se contrôle plus, comme un fumeur qui aurait besoin de sa dose ou fume clope sur clope, mange gâteau sur gâteau…

Le sucre est-il une drogue ?

A ce propos, voir le billet "Sucre ou cocaïne ?".

Pour résumer, certaines personnes tombent parfois dans une dépendance au sucre et ne peuvent plus s'en passer sans avoir des symptômes physiques ou psychiques de manque de sucre. Cette dépendance associée au fait que le sucre ajouté soit néfaste et qu'il ait un effet psychotrope, fait que le sucre puisse être considéré comme une drogue.

De quel sucre(s) parle-t-on ?

Cela doit être tempéré : mettre "le" sucre dans la case drogue est typique de la pensée occidentale très carthésienne, "mentale", scientifique et dichotomique. Il est nécessaire ici de nuancer le sucre et son effet :

  • selon les personnes : le sucre sera une véritable drogue pour un individu et pas pour un autre. Nous sommes tous différents mais il suffit d'une petite déprime pour plonger dans l'addiction. Cela dit, la dépendance est facilitée par le fait le sucre est partout et légal.
  • selon le type de sucre et les nutriments qui lui sont associés : un verre de pâte à tartiner hyper sucrée (+ de 50% de sucre artificiel dans sa composition) ou un verre de morceaux de pommes n'auront pas du tout les même effets ! La pâte à tartiner contient du sucre artificiel en grande quantité (même bio et sans huile de palme on s'en fout, ce ne sont que des arguments commerciaux pour vous berner), associé à une très grande quantité de gras. D'une part ce mélange n'est pas (trop) écoeurant car si le sucre seul ou le gras seul sont vite écoeurants, le mélange subtil des deux (pâte à tartiner, gâteaux et pâtisserie…) n'est pas écoeurant et on peut donc en consommer des tonnes avant d'être dégoûté et de s'arrêter d'en manger. La même quantité de pomme contient aussi du sucre mais en quantité moindre et naturel, et enrobé de fibres et vitamines, dont l'effet est à l'opposé du gras de la pâte à tartiner : beaucoup moins calorique, bénéfique pour le corps (anti-oxydant diminuant inflammation et cancer…), et dont les fibres diminuent l'absorption du sucre naturel. Le sucre d'une pomme de 100gr ou celui de 100gr de pâte à tartiner ont donc des conséquences totalement opposées, même dans le cas où la quantité et la nature du sucre seraient les mêmes (50gr de fructose par ex.).

Le sucre : seul coupable ?

Il est complètement illusoire de pointer un seul élément nutritif comme le responsable de tous nos maux, hors de son contexte. Il est vraiment stupide et caractéristique de la pensée prosélyte occidentale et scientifique, de rendre coupable de notre mal-être et malbouffe uniquement les lipides, les glucides ou les protéines, autrement dit le gras, les sucres (le sucre ou les céréales et assimilés) ou la viande. Cela donne des régimes d'exclusion dont les inventeurs sont certains de détenir LA vérité absolue et qui déblatèrent sur les autres régimes, soit parce qu'ils le copient, soit parce qu'ils ne prônent pas la même approche… On en arrive à des "évitez à tout prix le sucre", "le gras fait grossir" (mis en place par les industries sucrières pour dénoncer un coupable autre que le sucre), "la viande est cancérigène" (sans se soucier du mode de cuisson, de la quantité et fréquence etc…)…

Désigner un coupable "c'est le sucre, le gras, la viande…" est très facile et démontre un manque de maturité dans le raisonnement. Il faut absolument tenir compte (comme au paragraphe précédent) :

  • du contexte personnel : mangerbouger.fr en est le slogan phare. L'alimentation n'est pas responsable de tout : notre mode de vie influe aussi grandement sur notre santé, notamment le fait que nous soyons sédentaires ou que nous bougions un minimum tous les jours, comme marcher 30 min., faire du sport, cuisiner sans ces satanés robots etc… De même, l'air que nous respirons, le lieu de vie, la proximité de la nature, le stress en général influe énormément sur notre santé.
  • de l'assiette globale : manger un gâteau en fin de repas est différent de manger un gâteau entre les repas, car l'assimilation (du sucre entre autre, et donc du pic glycémique associé) ne sera pas la même. Manger une salade puis des pâtes donne un repas équilibré, alors qu'une assiette de pâtes seul est plutôt acidifiante pour le sang et peut donner un gros pic de glycémie si les pâtes sont trop cuites. Simplement ça. Après on pique du nez et on est obligé de boire du café en fin de repas…

Arrêter le sucre : les étapes

Décrocher de son addiction au sucre n'est pas si compliqué : il suffit de s'y mettre ! La dépendance au sucre sera gérée comme n'importe quelle autres addictions à des drogues diverses et variées :

  • reconnaître son addiction :
    • faire un carnet de suivi (à avoir toujours sur soi avec un stylo) dans lequel on marque tout ce que l'on mange,
    • analyser son alimentation = débusquer le sucre et ses multiples nomenclatures (encore un coup des industriels pour vous cacher le sucre ajouté) dans la liste écrite. Vous serez sans doute surpris de voir que le sucre est partout… Tous les ingrédients finissant en "ose" sont des sucres rapides (glucose, fructose, saccharose, dextrose, maltose, lactose…) et les autres glucides ayant un pouvoir sucrant finnissant en "ols" (sorbitol, maltitol, mannitol…).
  • diminuer / arrêter sa consommation de sucre :
    • prendre la décision de changer. Comprendre comment agit le sucre et ce qu'il vous fait vous aidera à grandement : connais ton ennemi et tu le terrasseras !
    • regarder des vidéos ou lire des livres à ce propos comme No sucre de Nicole Mowbray (mais elle tombe dans la catégorisation et la diabolisation du sucre, notamment le sucre associé aux fruits, alors que nous sommes des Primates bien adaptés à la consommation de fruits…)
    • commencer par supprimer le sucre sous toutes ses formes (poudre, morceau…) à ce stade, jeter tout simplement à la poubelle ce sucre est un geste fort qui symbolisera votre implication personnelle forte dans ce combat. Bien comprendre que si le miel, le rapa dura, le sirop d'agave et d'érable sont moins pires, il n'en restent pas moins des sucres, plus complets certes, mais ce sont des sucres exactement au même titre que le sucre blanc. Le miel devrait rester aussi rare que les fois où vous en avez trouvé du naturel en vous promenant en forêt. 
    • augmenter la part de fruits, légumes et feuilles et graines, qui remplaceront (les fruits notamment) vos pauses casse croute/ grignotage. Concernant les graines, elles sont tellement riches qu'elles devraient être assez rares par leur fréquence et leur quantité…
    • rester zen. Les bonnes habitudes alimentaires se prennent assez vites. Les mauvaises en revanche sont parfois tenaces; c'est pour cela qu'il est intéressant de remplacer vos mauvaises habitudes par des saines (un ou deux fruits à la place du paquet de gâteaux au sucre, de l'eau citronée ou un jus de tomate à la place du coca etc)
  • considérer votre addiction au sucre comme un petit monstre dans votre estomac et votre cerveau qui se nourrirait exclusivement de sucre : plus vous lui en fournissez, plus il grossit et devient fort. Inversement, moins vous lui en donnez, plus il devient faible et moins vous l'entendez vous en demander. Ce petit monstrouille, tout comme celui de la clope et autre alcools, ne mourra jamais totalement. Tout comme vous serez un ancien fumeur et jamais un non-fumeur vierge, vous deviendrez un ancien drogué au sucre et non un consommateur vierge. Il faudra toujours rester vigilant, mais sans en faire une montagne non plus. C'est juste votre intérêt pour le sucre qui a diminué, et qui, après quelques semaine sans sucre ajouté, vous dégoûtera même.
  • tenir fermement ses positions. L'exception peut confirmer la règle mais ne doit pas faire retomber dans l'addiction. Ne pas hésiter à en parler à ses amis. La règle première est de ne plus acheter de sucre ou d'aliments avec du sucre ajouté (aliment industriels…) ou artificiellement concentré (jus d'orange…).

Le miel et le rapadura sont-ils meilleurs ?

Arrêtons deux secondes de déconner : du sucre, c'est du sucre. Certes, le miel est davantage naturel, et le sucre blanc raffiné semble le plus pauvre en minéraux et donc le moins "nutritif" et le plus acidifiant pour notre sang, mais le miel est du sucre, le rapa dura (sucre complet brun), la mélasse, le sirop d'agave, d'érable, de maïs etc. sont tous des sucres rapides n'existant pas dans la nature sous cette forme. Minéraux ou pas, goût ou pas, ça ne change pas leur coté addictif, concentré, yoyo glycémique etc. S'il faut vraiment sucrer ses aliments ou ses gâteaux, il est toujours possible d'utiliser des éléments qu'ont pourraient trouver au naturel dans la nature (très rarement cela dit) comme des fruits secs (datte, raisin, figue, pruneau, abricot…), mais leurs ratio de sucre peuvent conduire exactement aux même dérives qu'avec du sucre en poudre et assimilés. Si vous avez envie d'une note sucrée : manger un fruit frais et suffisamment mûr. Au bout de quelques temps, quand vous regoûterez du gâteau, le sucre vous dégoûtera, car ce n'est pas naturel, un élément autant sucré (souvent de 30 à 80% de sucre).

D'autre part, le miel, c'est un aliment de réserve que les abeilles produisent pour les larves ou pour l'hiver : le miel, c'est pour les abeilles ! Pas pour les humains ! Est-ce que vous êtes une abeille ? Une larve d'abeille ? Non ! Alors vous ne devriez pas consommer de miel : ce n'est pas pour vous. Votre corps n'est pas adapté. Et encore moins à en conommer régulièrement…
C'est exactement comme le lait de vache : c'est pour les veau ! Et absolument pas pour les humains !

Les résultats d'un arrêt du sucre ajouté

Les résultats sont multiples et diversifiés, et dépendront de votre stade avant ce retour à une alimentation normale sans sucre ajouté-concentré-transformé :

  • fini les coups de barre, les fringales de fin de matinée ou d'après-midi, et donc fini l'agressivité et la colère ou le stress qui y étaient associés. On se sent mieux, plus énergétique, plus zen
  • fini le stress associé au manque : notre corps gère sa dopamine, et nous avons parfois mis en place des palliatifs comme des séances de sports, danse, sexe etc. pour retrouver des plaisirs bénéfiques
  • on est plus énergétique que jamais : finie la fatigue chronique. On se sent plus en forme, plus léger
  • on a l'esprit plus clair, plus concentré
  • on est moins frustré.e, moins contrarié.e, on se met moins en colère (comme lorsque l'on manque de clope)
  • le transit digestif est revenu à sa normale : plus de constipation
  • pour certaines personnes, fini aussi les maux de tête, les maladies de peau (stress et sang acide)…

Cas particulier de l'alcool

L'alcool n'est pas à proprement parler un sucre, mais est issu de la fermentation alcoolique de sucre (de canne, de fruits…). Nous devrions nous comporter envers l'alcool comme envers le sucre : exception qui confirme la règle, surtout si l'on veut se sortir de son addiction au sucre.

Ne pas oublier que pour de nombreux peuples et historiquement, l'alcool représente une boisson sacrée qui ne devrait être consommée qu'à de rares occasions, et jamais quotidiennement : "l'alcool a un usage sacré et conduit à l'extase mystique. « La coupe » contenant de l'alcool est censée renfermer la divinité". Ce qu'en a fait l'industrie commerciale est identique au tabac : une drogue qu'ils essaient de vous vendre le plus possible, ventant socialisation, fêtes et bien-être… alors que c'est souvent le contraire : marginalisation, black out et maladies. L'alcool devrait être rare. Aussi rare que de tomber naturellement sur des fruits en décomposition alcoolique.

Pour aller plus loin, comprendre…

"J'arrête le sucre" sur France 5 (2015)

Je vous laisse regarder les vidéos de Thierry Casasnovas concernant le sucre, le fructose…

Toujours se méfier de se qui est dit à droite et à gauche, notamment ceux qui diabolisent un élément ou une classe d'élément comme par exemple diaboliser le fructose, sans différentier de quelle fructose on parle (le sirop de fructose des sodas ou le fructose mangé avec les fruits n'ont absolument pas les mêmes effets).

Toujours essayer quelques jours/semaines un régime sur soi-même et ainsi se faire sa propre opinion avant de valider/invalider des aliments. Faire confiance cela dit à son instinct, son flair… Le jour où vous suspecterez les fruits et légumes d'être mauvais, vous serez sans doute victimes de ouïe dire et de votre mental paranoïaque…

Témoignage de Wladislas Barath sur son arrêt du sucre et sa transformation positive.

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