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J113 /// Apnée

J'ai longtemps -enfin, pas mal- pratiqué l'apnée, quand je faisais de la chasse -ah merde, un gros mot- sous-marine. Même s'il était rare que je décoche une flêche, c'était quand même rassurant d'avoir un "fusil" à portée de main quand on sait le nombre d'attaques de requin à la Réunion (en fait très minime par rapport aux nombre de surfeurs, mais bon, si en plus on a un poisson qui saigne et frétille au bout de la flêche... ). Bref, passé 7 m. de profondeur, notre corps coule sans avoir à pousser la poussée d'Archimède, et on peut voler, comme si on était dans l'espace, avec en plus une espèce d'euphorie mythomane due à la fois au manque d'O2 et au fait que la pression partielle d'O2 augmente au fur et à mesure que l'on descend. Et quand on monte, lors d'escalade, c'est un peu la même sensation je trouve, on devient "autre", on s'arrache à notre condition d'humain soumis à la gravité, du corps et de l'esprit. On limite les mouvements inutiles pour préserver ce cher O2 et ne pas tétaniser, tout comme en plongée apnée. Vaincre notre corps et à la fois notre esprit, notre cerveau reptilien, qui voudrait rester en surface, redescendre, et c'est vrai qu'après un peu d'apnée, on comprend mieux le grand bleu, et le fait qu'il faille parfois une bonne raison pour quitter cet océan de silence sans gravité où toutes les valses du corps et de l'esprit sont permises... Merde, il est temps que je retourne dans les îles, moi.

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