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J290 /// La libellule enchantée

Une fois de plus, je me retrouve étendu là, au milieu de la forêt, au milieu des fougères. Les mouches sont un peu chiantes, mais après tout, elles ne font que leur boulot: débarrasser la terre de ses déchets. Elles sont en ce sens les requins de la forêt. Mes propres déchets suintent aux pores de ma peau, entre toxines, sueur et sels minéraux. Au bout d'un moment, je lâche prise et arrête de les chasser, jusqu'à ce qu'un taon me pompe le sang. Dégage, saloperie de vampire à six pattes ! Vous n'avez pas le droit de cité ici ! Le calme revient, peu à peu, seulement parasité par une libellule qui vient me voir, qui vient voir si je ne suis pas mort, à moins qu'elle ne profite juste de cette trouée parmi les fougères dont je suis l'auteur gigantesque, pour chasser d'autres hexapodes. Je me mets à sa place, volant par saccades, analysant la taille de mes proies par la note musicale de leur vol: pour les entrées, c'est un sol, ou un fa; pour les plats de résistance, un ré ou un mi. Quant aux do, ce pourrait être des concurrents, des tueurs comme moi, ou des éventuelles partenaires sexuelles. Je suis un guerrier, un guerrier carnivore, à défaut d'être cannibale...

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