Back to top

Japon - Philippines : la rupture

oh purée... Trop plein de trucs à dire... Déjà.
Ça fait déjà super bizarre d'être là, à Manille, et de passer d'un milieu tempéré à un milieu tropical: exit le pull, le blouson, le gilet, les gants, le pantalon. Je ne suis pas encore à poil, mais ça ne devrait pas tarder... Kyōto 7°C ›› Manille 27°C. Et ce n'est qu'un juste réajustement de ma condition de primate moderne. Arrivée à l'aéroport, les personnes du staff sourient... Ça a l'air tout con comme ça, mais c'est ce moment là que je me suis rendu compte à quel point le Japon, ou tout du moins le peu que j'en aie vu, est psycho-rigide. Et du coup je l'étais sans doute aussi. Enfin, je veux dire plus que d'habitude...

Ensuite, je continue mon retour en arrière depuis cette envie de Leica... Tout s'est enchaîné. Leica Store. Naniwa camera. Achat du Leica DII avec un objectif Leica 50/2-12,5. Je fais deux films. Je flippe à la fin du deuxième rouleau parce que d'après le compteur je suis déjà à 52 photos sur une pellicule de 36 poses... Bref, ça sent le roussi et à la fois ça m'étonne d'un Leica tout automatique, même s'il a plus de 77 ans. Je retourne au magasin la veille de mon départ, vers 17H30, le temps de rentrer de la forêt de bambou à une douzaine de bornes. En vélo. Pas moyen de développer le noir et blanc avant la fermeture de 19H. Bon. OK, let's do it: je fais une pellicule couleur à l'arrache en comptant les vues... ça a pourtant l'air d'être bon: environ 38 poses. Le temps d'aller me chopper un tapis de feutre à Tokyu Hands et je reviens voir le résultat: 38 poses ! Toutes floues parce que dans la précipitation j'avais mal sorti la partie mobile du 50 mm, mais c'est bon ! OUF ! Je ne sortirai pas du Japon avec une merde ambulante. Mais les Leica merdiques, ça existe pas, si ?

Bon, revenons à nos moutons. Euh, à nos chers primates. ça fait trop bizarre d'être ici et de taper à l'ordi. En fait je crois que je déteste ça. Les robots, déjà, mais aussi avoir à me trimbaler ce truc lourd et qui déforme forcément mon voyage. Je voulais le chopper au début pour pouvoir bosser correctement, mais je me rends bien compte qu'il va m'emmerder grave. Lourd, encombrant... Bon, il contient aussi mes documents pour ma déclaration d’impôts, mes comptes pour la Maison des Artistes etc. Pas trop le choix finalement. Même si juste pour cela j'aurais sans doute pu me démerder avec une clé USB Ubuntu ou autre linux. Bref. Je vais faire avec et en profiter, du coup. Enfin j'espère parce que je suis quand même un peu parano de la fauche. Je me souviens aussi que c’était génial de faire de la street photo avec le stricte minimum, lors de mon trip en Asie du Sud-Est de 2006. Un petit sac en cuir en bandoulière, avec le Leica dedans, mes papiers, un guide et parfois une gourde de flotte. Et c'est tout ! Pas de Holga et encore moins de Blad, pas de rouleaux de pellicule 120, prenant le double de place pour faire trois fois moins d'images que le 24x36 (enfin surtout depuis que les pellicules 220 = 24 poses n'existent plus...), pas d'ordi. lourd et encombrant, pas non plus de fringues d'hiver, et pas plus de tonnes de papier, de plumes, d'encre de chine diverses et variées, de pierre à encre etc... Attention, je ne renie pas tout ça, j'adore toujours faire des images au Hasselblad, même si je lorgne du coté du Holga ou pense parfois Rolleiflex, et je trouve génial mon mac et ses possibilité, mais putain de merde pas en trip ! Bref j'aurai pas mal appris de trucs ici, et surtout que je veux continuer de simplifier, délester au sens propre et figuré, m'alléger. Mais bon, ça viens aussi, cette inadaptation, du fait que le trip passe d'un essai de vivre au Japon (3 mois donc, au final) à un trip nomade. Et j'ai beau avoir envoyé 25kg en France, ça suffit pas. Mais bon, je me voyais mal prendre le bus japonais à 7H30 d matin en short et chemisette par 6 ou 7°C... FUCK !

Bref, je ne cesse de me remémorer mon trip en Asie du Sud-est. Il était magique à plus d'un titre: j'avais acheté un Leica M6 juste avant, avec un cron 35 mm et un cron 50 mm (summicron = objectif Leica ouvrant à focale 2, en comparaison avec les summi-lux ouvrant à 1.4), et c'était mon premier vrai trip sac-à-dos, mes premiers pays d'Asie... le bouddhisme, tout ça... Là je découvre mais je suis en terrain connu. Et du coup je dois bien avouer que c'est une douche froide à l'envers: je suis ici à 200 % dans mon élément, comme un poisson dans l'eau chaude, alors qu'au japon, force est de constater que j'étais comme un poisson... dans un frigo ! Un frigo fermé, sans lumière, en plus de ça. Bon OK, j'en ai quasiment rien vu. C'était l'hiver et je créchais dans une baraque genre cabane en bois. Pas très éloigné des conditions du combi tout ça. Bref. Exit Japon et j'en suis heureux (au cas où vous n'auriez pas encore imprimé). Donc leica, carnet de notes, stylo pinceau, tout ça me parait très bien. Voir à la limite un téléphone portable évolué et assez grand pour taper des billets de blog, et pas avoir à les retaper ensuite. Mais des fois je me demande: pourquoi partager tout ça ? Pourquoi ne pas aller jusqu'au bout de ces discussions internes que j'ai avec mes autres moi, et juste écrire...? Serait-ce donc le premier ET le dernier billet de blog des Philippines ? hu hu hu...

Utiliser cette image ? › Contactez-moi

up