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Estampe japonaise les bases

La bonne position

  • toutes les règles en matière de troubles musculo-squelettiques (TMS) s'appliquent ici 
  • position des mains
    • la sécurité avant tout: on ne doit jamais avoir la main qui retient la planche en face de l'outil de coupe, car si celui-ci dérape, alors il dérape vers nos doigts de la main gauche par ex.
    • avec le couteau droit, on a la main gauche à plat et le majeur un peu relevé, sur lequel s'appuie le couteau: ainsi on ne dérape jamais et on est du coup très précis: la main droite force le couteau à avancer, et la main gauche le retient. on peut se servir du pouce, mais on a alors une moins bonne visibilité de là où on va, et on est donc moins rapide.
  • blocage de la planche
    • le tapis de cuisine comme antidérapant, sorte de filet en mousse molle, sert à tous les niveaux: gravure, répartition de la colle avant encollage du dessin à graver, impression au baren...
    • on peut aussi utiliser une planche avec deux bords dépassant et inversés: un sur le dessus et devant pour bloquer la planche à graver, un sur le dessous et arrière pour bloquer la planche de blocage sur le bureau
  • position du dos: penser à bien avoir le dos assez droit, les bras à angle droit au niveau du coude. Pour cela, régler la bonne hauteur de bureau = de la planche. Le bureau peu aussi être incliné, notamment comme en BD: plus la planche est longue, plus on incline !
  • pensez à faire des pauses de temps en temps, aussi bien pour les yeux, la concentration, les muscles, le dos...

Les outils de coupe

  • On peut acheter du matos sur www.woodlike.co.jp
  • en fait la gravure d'estampe japonaise utilise quasi-exclusivement le couteau droit. Exit donc le couteau en V, et notamment les difficultés qu'ont tous les graveurs à aiguiser ces couteaux. Au Japon, un couteau en V bas ou moyenne gamme coûte 500 yens soit 4,5€... pourquoi perdre une demi-journée à l'aiguiser ? 
  • Hangi To = le couteau droit, bord de coupe en pointe (non perpendiculaire), existe pour gaucher ou droitier. Il a un manche cylindrique, contrairement aux autres couteaux (pro) aux manches rectangulaires. Il est utilisé pour détourer les traits du dessin.
  • Komasuki = gouge en U; existe en taille moyenne et petite, pour suivre le trait de coupe du couteau droit. Elle existe aussi en très large (+ de 2cm) pour évider les parties blanches
  • Aisuki = bull-nose chisel = évider le long du trait de coupe du couteau droit = évider entre la coupe du couteau droit et la coupe à la gouge en U
  • Sankaku To = gouge en V, peu utilisée en fait, car moins précise que de donner deux coups de couteau, et très difficile à aiguiser

Choix du bois

  • sakura = cerisier japonais (cherrywood en anglais). Pas (encore) essayé, mais on a parfois (souvent-toujours) besoin d'un marteau, de gouge plus solide ou plus large, de blocage puissant... d'argent. Il faut bien comprendre que lorsqu'ils faisaient des tirages à 2000 exemplaires, les japonais de l'époque d'Edo avaient besoin de bloc de bois très solides, car le bois s'abime un peu au fur et à mesure des tirages. C'est toujours le type de bois à utiliser si le dessin et très fin, ou si l'on veux faire de grand tirage (en nombre).
  • sens des fibres: on peut choisir l'orientation de la planche de manière à ce que la coupe soit la plus simple. Pour Onibaba, il y a beaucoup de coupe pour les arbres qui sont verticales = plus simple si le bois a ses fibres verticales (mais je n'ai finalement pas trouvé de planches avec cette orientation des fibres). Les graveurs pro utilisent de grandes planches de contreplaqué japonais, et peuvent ainsi orienter les fibres si besoin.
  • épaisseur du bloc: si trop fin, il va gondoler lors de l'impression. On peut diminuer cela en détrempant aussi l'autre face, mais bon. Préférer des blocs de contre-plaqué japonais d'1cm d'épaisseur. C'est aussi plus simple si l'on grave les deux faces, car on n'a pas à se limiter en profondeur.
  • Le contre-plaqué pour la construction peut aussi être utilisé mais parfois on perd des bouts, car la colle n'est pas aussi forte/répartie que le CP

Les accessoires

  • gravure:
    • lunettes loupe: tout dépend bien sûr des détails que vous avez à graver, et autrement dit souvent de la taille de l'original.
    • ballon de chimie, rempli d'eau et positionné juste devant les lumières, très proches de l'endroit où l'on grave, pour concentrer la lumière et réduire les ombres par la diffusion de la lumière
  • impression
    • ​​papier journal pour humidifier les feuilles à imprimer, pour les premiers essais d'impression, pour "chauffer" le bloc
    • pinceau très large pour aplanir les feuilles de journal entre lesquelles s'insèrent les feuilles de washi à imprimer
    • ​pinceau pour appliquer l'encre, les couleurs, souvent fait en peau de bambou coupée en fines lanières
    • pot pour mélanger l'encre à l'eau, la colle de riz à l'eau, les couleurs
    • une brosse faite main, dont les poils (de crin de cheval il me semble) sont traditionnellement usés sur une peau de requin tendue. Il en existe de toutes les taille, et les petites sont comme des pinceaux tampon
    • baren, outil pour répartir la pression de la main lors de l'impression. Il en existe de multiple: du baren traditionnel avec de la corde de peau de bambou et une peau de bambou par dessus, au baren tout en plastiques avec comme des petites bosses, en passant par les lourds barens aux billes de métal.

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