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J061 /// DOORS

J'ai maté Les Doors hier, d'Oliver Stone, avec Val Kilmer dans le rôle de Jim Morrison. Je dois bien avouer qu'avant hier, si on me disait Doors, je répondais Portes, mais sans plus, sans forcément faire le lien avec des musiques que je connais forcément comme Riders on the storm etc... Mais là je dois bien avouer que j'ai été scotché par les images du film et par la vie de ce groupe dans les années 60 et 70. Bon dieu ce que j'aurais aimé gouter à cette période délurée, et au sex, drug et rock'n roll, et pourquoi pas assister à un de leurs concerts mythiques... J'y aurais peut-être fait des photos, mais me connaissant, j'aurais sans doute fini raide défoncé dans le plus simple appareil, et pas photographique... J'ai particulièrement aimé l'explication du choix du nom "The doors": référence à un recueil de William Blake "si les portes de la perception étaient nettoyées, toute chose apparaitrait à l'homme telle qu'elle est: infinie". Ces mêmes portes qui vont permettre -ou pas-, suivant qu'on décide de les ouvrir, éventuellement sous effets de drogues (Jim passe son temps défoncé à l'alcool et aux acides), de franchir les limites des bornes de l"impossible dont je parlais hier, ou tout simplement de la perception. Et il est clair que si on se défonce au cannabis ou autres champignons hallucinogènes, c'est pour se donner une autre perception de ce que l'on perçoit, globalement à la fois du monde et de notre propre vie qui se déroule sous nos yeux: a-t-on besoin de la voir en rose ? En rouge ? en jaune ? Allez hop, une pillule jaune, un cacheton rose, et yopla, nous voilà dans un autre univers, celui des possibles impossibles, celui où l'on peut voler loin de ses angoisses de la vie réelle, tout en défiant ironiquement la mort ou en faisant ce que la raison nous interdisait de faire: des actes complètement fous pour le commun des mortels, commun auquel nous appartenions juste avant de gober le truc, juste avant de libérer notre esprit des chaînes de la raison, juste avant de casser certains cadenas... et d'ouvrir enfin certaines portes jusque là défendues. De pénétrer de nouveaux univers et d'y goûter quelque fruit défendu, balayant d'un revers de main le serpent de 10kms de long, et croquant -la vie à pleines dents, une autre vie, où l'on pourrait à la fois voler et se brûler les ailes, à la fois défier les dieux et se prendre leurs châtiments en pleine poire, une vie qui ne serait pas si éloignée de la mort, la rendant justement exaltante et immortelle le temps d'un trip, d'un court voyage astral, à la fois libéré et encombré d'un corps si lourd et si infiniment impotent qu'on voudrait s'en libérer.

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