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J070 /// LA PETITE PUTE(S)

Elle est revenue, insidieuse, charmante et comme si de rien n'était. Faisant une croix sur le passé et misant sur le futur, elle m'a fait de l'oeil, exhibant ses atouts et mettant en avant son effet relaxant. Tu verras, m'a-t-elle susuré dans l'oreille, avec moi, tu redeviendras cool et t'auras la classe. La classe d'un cow-boy viril d'un vieux film de western... Le pire, c'est que je n'étais pas prêt de céder, mais quand elle s'est pointé avec sa copine, ce mélange explosif donnait vraiment envie, et je n'ai pas pu résister, ou du moins je n'ai pas su résister, et je crois même que je n'ai pas essayé. Elles m'ont tendu les bras et les jambes, telles des Morphées un soir de pleine lune, et je me suis soudainement engouffré en elles, à moins que ce ne soit l'inverse. Je sais plus en fait. Ce qui est sûr, c'est que nous nous sommes mélangés à un point que peu de chimistes quantiques oseraient jamais imaginer, créant au passage sans nul doute de nouvelles molécules, de celles qui font tilt dans le cerveau tout en anesthésiant un corps détachable en petits bouts, devenu vulgaire pantin désarticulé aux gestes brusques et imprécis. Sur le moment, mes nouvelles hôtes parasites et suicidaires savent méthodiquement se faire oublier, mais dans les jours qui suivent cette relation libidineuse, elles ont déjà su se rendre indispensables, ayant semé, au moins pour l'une des deux, des petits oeufs ça et là, entre deux neurones, libérant des larves qui vous asticotent la moelle jusqu'à ce que ce chatouillement désagréable se transforme en gratouillement de tout l'appareil nerveux; nous revoilà devenu pantin, virevoltant en éclats suivant les airs d'une danse de Saint-Guy et humant les airs à la recherche du doux parfum corporel des petites trainées qui ont su se sendre indispensables. Leur odeur, leur toucher, la sensation de fusion machiavélique, je donnerais parfois mon âme au diable pour retrouver ces émotions à la limite du tripal.

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